e shtunë, 16 tetor 2010

TONY BLAIR,CRIMINEL DE GUERRE BLING BLING

TONY BLAIR, CRIMINEL DE GUERRE BLING BLING

L’ancien premier ministre britannique, Tony Blair, était lundi soir l’invité de l’émission « Ce soir ou jamais » de Frédéric Taddei. Depuis qu’il s’est fait virer de son poste de premier ministre en 2007, son pote et compère, un autre criminel de guerre, Georges Bush lui a trouvé un autre job, celui de représentant du Quartat(ONU, US, Russie, UE) au Moyen Orient. Pour écrire ses « Mémoires », Blair a reçu une avance de 5,5 millions d’euros mais en fin spécialiste de la communication politique, il a décidé de faire donation de cette somme et de ses droits d’auteur à la légion royale qui aura la mission de construire un complexe sportif pour les blessés de guerre britanniques.

N’ayant pas encore lu les « mémoires » de Tony Blair, il est difficile de se faire une idée de l’argumentaire, mais on peut déjà, au vu de ce qu’on lit et entend par ci et par là, deviner quelques uns des moyens de défense et les « arguments » de fait et de droit avancés par ce criminel de guerre pour se dédouaner et pour se laver les mains tachées de sang. Nous ne parlerons pas de la légende fabriquée par les deux criminels de guerre, Bush et Blair, autour des ADM (armes de destruction massives) servant de prétexte à l’invasion de l’Irak en 2003. Ce qui nous intéresse ici, c’est plutôt la manière dont Blair entend se justifier aujourd’hui devant son opinion publique ainsi que sa prise de décision d’engager le Royaume uni à côté de l’armée américaine pour mener sa croisade colonialiste et impérialiste contre un pays riche en pétrole. Après la découverte par le monde entier de la supercherie et de l’imposture de la propagande anglo-saxonne sur les ADM irakiennes, Blair change de stratégie en recentrant désormais son discours sur l’urgence et la nécessité d’éliminer un Saddam Hussein qui constituait un véritable danger et pour ses voisins arabes et pour les autres pays de la région notamment Israël. La première question que l’on a envie de poser à Blair: qui représente aujourd’hui et a représenté hier le vrai danger pour le Moyen-Orient, Saddam Hussein ou l’entité sioniste implantée avec l’aide et la bénédiction des puissances impérialistes au début du XXème siècle, notamment avec le soutien du gouvernement de Sa majesté et la promesse Balfour de 1917? Pour peu que l’on se penche sur l’histoire de la région du Moyen-Orient depuis un siècle, on découvre que ceux qui sèment les troubles, la mort et la destruction et ceux qui constituent une menace potentielle et permanente pour la paix et la sécurité collective dans cette région du monde ne sont ni Saddam Hussein, ni son régime ni les pays arabes bien que leurs dirigeants participent indirectement aux complots permanents ourdis contre leurs peuples, mais les puissances impérialistes menées par les Etats-Unis, leurs satellites européens et leur base militaire et gendarme, l’entité sioniste. Evidemment, on ne peut pas reprocher à un dirigeant d’un Etat connu pour son passé colonialiste et impérialiste de se défendre et de justifier sa décision d’envahir les territoires d’un Etat souverain mais de là à dire que l’invasion de l’Irak était motivée par la volonté d’écarter un danger imminent représenté par le régime irakien de Saddam Hussein, il y a un pas à ne pas franchir car les turlupinades et les turpitudes de Blair ne trompent personne et ses élucubrations et affirmations péremptoires et à l’emporte-pièce ne résistent pas un seul instant à l’examen attentif.

Mais admettons que le régime de Saddam Hussein fût réellement un véritable danger pour ses voisins et pour la région du Moyen Orient, nous avons le droit de demander à Blair, Bush et leurs acolytes qui les a érigés en justicier et en juge du bien et du mal dans le monde. Pour châtier et punir les méchants et les hors-la-loi, il faut d’abord juger mais en vertu de quel droit divin ou humain, Blair, Bush et leurs acolytes jugent que tel individu, tel peuple ou tel régime est bon ou mauvais ? Blair évoque à l’appui de sa thèse les soi-disant valeurs propres à l’Occident qui sont la liberté et la démocratie et entre autres le droit de manifester en faisant allusion lors de son interview à la manifestation prévue le lendemain sur les retraites. Il est bien vrai que le droit de manifester existe depuis cent ans mais ce droit a été arraché par la force par les classes dominées et il n’a jamais été donné par le bon vouloir de la bourgeoisie et des capitalistes. De plus, le droit de manifester a montré son inefficacité à faire bouger les choses d’une façon significative puisque les structures du système et l’exploitation capitaliste sont restées intactes. En tout cas, si les manifestations changeaient l’ordre des choses, il y a belle lurette que le droit de manifester comme d’ailleurs les élections et le suffrage universel auraient été supprimés et abolis. Si on laisse les gens battre le pavé, c’est pour se défouler pendant quelques heures avant que tout rentre dans l’ordre. En cas de menace sérieuse sur l’ordre établi, ce sont aussitôt les moyens de répression qui prennent le dessus et l’armée et la police sont là pour veiller au grain.

Mais admettons une fois encore avec Blair que l’Occident possède ses propres valeurs incarnées par la liberté et la démocratie mais qui a dit que ces valeurs là sont supérieures aux valeurs d’autres sociétés et pourquoi il faut les imposer par les armes et le feu, par les guerres, la force et la violence aux autres peuples de la planète ? En réalité, Blair, Bush et leurs acolytes se considèrent comme de nouveaux messies à qui incombent la responsabilité de recréer un monde nouveau régi par les valeurs de l’Occident. Mais ce messianisme et ce manichéisme qui ont conduit Blair, Bush et leurs acolytes à envahir l’Afghanistan et l’Irak ne datent évidement pas d’aujourd’hui et ne concernent pas tel dirigeant politique ou tel autre, ils font partie intégrante de ce fonds mythologique propre aux « élites » de l’Occident capitaliste, colonialiste et impérialiste qui se considèrent comme appartenant à cette « race des seigneurs » chère à Adolf Hitler et qui se croient investis d’une mission providentielle pour apporter la lumière, la science et la civilisation, à des peuples et à des races « inférieures », à des barbares, les « peaux rouges », « peaux noires » etc. Le messianisme d’un Blair ou d’un Bush n’a donc rien à envier à celui d’un Stuart Mill, d’un Churchill, d’un Cecil Rhodes, d’un Truman, d’un Thomas Paine, d’un Georges Washington, d’un Théodore Roosevelt, d’un Ronald Reagan ou d’un Bill Clinton. Tous ces illustres personnages ont cru à un moment donné qu’ils étaient les nouveaux messies envoyés par la Providence pour combattre le mal sur la terre et pour débarrasser l’humanité de tous ces méchants.

RECONVERSION DU CRIMINEL DE GUERRE DANS LES AFFAIRES

S’il y avait une justice internationale digne de ce nom et non pas une parodie de justice taillée sur mesure par les Etats capitalistes et l’impérialisme américain, Tony Blair, comme Georges Bush, Aznar, Berlusconi, auraient dû être traduits devant un tribunal pénal international pour être jugés comme criminels de guerre après l’invasion de l’Irak en mars 2003. Nous disons une justice internationale taillée sur mesure, car les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ne se sont pas gênés pour établir le tribunal de Nuremberg appelé à juger les crimes du régime nazi. Quand il a fallu punir Milosevic, Karadzich, Mladic etc., les Etats-Unis et leurs satellites européens se sont empressés pour créer le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Pour mettre fin à la présence syrienne au Liban, les Etats-Unis avec le soutien du gouvernement français ont instrumentalisé la justice internationale en créant sur mesure un Tribunal pénal spécial pour rechercher et juger les tueurs de l’ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri. Pour punir certains Chefs d’État du sud qui n’obéissent pas à l’œil et au doigt, les Etats-Unis et leurs satellites n’ont pas hésité à recourir aux lois de compétence universelle mais quand il s’est agi de faire justice aux victimes palestiniennes et irakiennes, les parlements de certains États européens comme l’Espagne et la Belgique se sont dépêchés d’abroger ou du moins de restreindre les domaines de compétence universelle. Pour juger les bourreaux et les criminels de guerre des victimes palestiniennes et irakiennes, il n’y a plus de justice internationale ni tribunaux pénaux internationaux pour le punir et pour les châtier et il n’est question ni d’« Etat de droit » ni de « droits de l’Homme » , cette parole divine qui a remplacé les Ecritures saintes du Moyen Âge. Les victimes palestiniennes et irakiennes doivent passer pour pertes et profits.

Contre le criminel de guerre, Tony Blair, toutes les tentatives pour le juger en tant que tel ont jusqu’ici échoué grâce à l’ostracisme de l’establishment militaire et politique britannique qui est largement compromis dans l’invasion militaire de l’Irak. Certaines déclarations publiques faites par Blair montrent clairement que ce qui a motivé ce dernier et son gouvernement n’est pas la possession par Saddam Hussein des armes de destruction massive mais une volonté délibérée de le renverser et de changer son régime. Cela veut dire concrètement que Blair et le gouvernement britannique avaient délibérément planifié et déclenché une guerre d’agression contre un autre Etat et cela suffit amplement à constituer une preuve suffisante pour diligenter des poursuites pour crimes de guerre contre non seulement Blair mais contre ceux qui ont participé à un degré ou à un autre aux opérations militaires contre l’Irak. Or, non seulement rien n’a été fait pour juger Blair et ses compères pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, mais la direction du parti travailliste et le gouvernement ont fait bloc et œuvré pour restreindre les domaines d’application des lois et de la jurisprudence de compétence universelle.

Non seulement, le criminel de guerre Tony Blair n’a nullement été inquiété mais il est devenu un multimillionnaire depuis qu’il a quitté son poste de premier ministre en 2007. Au lieu de croupir derrière les barreaux dans une cellule de prison dans l’attente d’être jugé comme criminel de guerre, Tony Blair mène une vie royale, de star et de bling bling comme son alter ego Sarkozy. Blair pèse aujourd’hui, trois ans après son départ du 10 Downing street, quelque dix-huit millions d’euros et ce n’est qu’une estimation, car cette maudite somme de 18 millions d’euros concerne uniquement le parc immobilier du couple Blair qui possède cinq maisons et appartements dont la résidence principale à Londres évaluée à 4,5 millions d’euros, à Bristol, dans la campagne anglaise, une maison pour chacun de ses fils. Blair a en outre créé une société de consultant au Moyen Orient dont la structure reste très opaque bien que légale et qui lui rapporte 2,4 millions d’euros annuels. Pour remercier Blair pour sa guerre irakienne, la banque américaine JPMorgan Chase lui trouve un job de consultant rémunéré 2,4 millions d’euros par an. Il faut rappeler que la banque Morgan Chase a largement profité des retombées économiques de la guerre d’Irak puisqu’elle gère la Trade Bank of Irak(Banque commerciale de l’Irak). Dans la foulée, une autre banque fait appel aux services de Blair, la banque suisse Zurich Financial qui le rétribue 500 000 livres sterling par an. Chaque apparition publique de Tony Blair(galas, conférences huppées etc) lui rapporte environ 120 000 euros et le Telegrah de Londres à chiffré à 11 millions d’euros ce business. Ce n’est pas tout. Tony Blair est devenu un consultant près du groupe LVMH, propriété du milliardaire français, Bernard Arnault qui le rétribue avec un salaire à « six chiffres ». Depuis trois ans, le salaire de Blair s’élève à quelque 15 millions de livres, un chiffre qui fait jaser et qui laisse pantois plus d’un. Jusqu’ici, Tony Blair a eu beaucoup de chance et il n’en espérait sûrement pas tant. Comme quoi la solidarité entre les exploiteurs et les criminels de guerre est sans faille. Pendant ce temps là, les vicitmes palestiniennes, irakienes et afghanes gisent dans le silence des cimetières. À quand un tribunal pénal international pour juger les criminels de guerre en Palestine, en Irak et en Afghanistan?

FAOUZI ELMIR

Mots-clés: Blair, guerre, Irak, crimes.

e martë, 12 tetor 2010

RETRAITES(2 ANS FERME): COMMENT LA PROPAGANDE MANIPULE-T-ELLE L'OPINION?

RETRAITES(2 ANS FERME) :
COMMENT LA PROPAGANDE MANIPULE-T-ELLE L’OPINION ?

La propagande est un phénomène trop subtil pour être vu et observé à l’œil nu mais les remous actuels autour de la question des retraites en France laissent entrevoir quelques-unes des techniques auxquelles recourent les propagandistes pour parvenir à leur fin : faire accepter par la majorité des français l’allongement de l’âge des retraites de 60 à 62 ans. Pour y parvenir, le gouvernement met en place un plan de campagne visant à agir en profondeur sur le psychisme humain en enfonçant à coup de marteau quelques idées très simples et des formules tranchantes et concises. C’est le principe même des réflexes conditionnés.

Première technique : suggérer la peur

Quelques jours avant chaque manifestation sur les retraites, on assiste dans les mass medias contrôlées par l’État et les groupes capitalistes à une campagne d’envergure de martelage selon le principe bien connu « au secours, on coule ». Le thème de la propagande politique du gouvernement vise à accréditer l’idée que le régime actuel est menacé et il se trouve dans une situation irrémédiablement compromise si rien n’est fait dans ce sens. La première technique du propagandiste consiste d’abord à semer la panique dans le corps social et à créer un état de psychose collective dans l’opinion. Cette stratégie de la peur n’est qu’une première étape qui prépare l’étape suivante: faire accepter par l’opinion le plan de la « réforme » des retraites du gouvernement, c’est-à-dire l’allongement de l’âge des retraites de 60 à 62 ans comme une nécessité absolue pour sauver ce qui peut être sauvé avant qu’il ne soit trop tard. Nous avons déjà une première idée de ce qu’est le premier travail du propagandiste, suggérer d’abord la peur avant d’entrevoir l’issue de la situation dangereuse et de proposer d’atteindre la sécurité par les moyens suggérés.

Deuxième technique: amoindrir le nombre des manifestants

À la fin de chaque manifestation, on a pu remarquer qu’une intense bataille de chiffres s’engage entre les organisations syndicales et le gouvernement. Pour les premières, il y a 1 500 000 manifestants et pour le second il en y trois fois moins. À première vue, cette question de chiffrage du nombre des manifestations est d’une banalité déconcertante et elle relève plutôt de la chicane ou du simple verbalisme. Nous avons cependant tort de sous estimer ou d’esquiver cette question de chiffrage du nombre des manifestants qui n’est pas seulement un problème de chiffres mais, mine de rien, elle fait partie de la complexe machinerie qu’utilise la propagande politique pour manipuler psychologiquement les groupes cibles. Les chiffres de la police qui sous-estiment le nombre des manifestants dans les rues se révèlent en réalité comme une arme psychologique d’une redoutable efficacité car leur diffusion dans le public et les mass media a pour effet immédiat de décourager les syndicats et les manifestants eux-mêmes mais aussi et surtout de dissuader tous ceux qui sont tentés de se mobiliser et de participer aux prochaines manifestations. Personne n’est dupe, la police, par ses chiffres bidonnés, participe à la mise en œuvre du plan de campagne et de la propagande du gouvernement en essayant de créer un état de lassitude et de découragement parmi les irréductibles et les jusqu’au-boutistes mais aussi de gagner les indécis et les passifs et généralement de tous ceux qui sont facilement manipulables et violables psychiquement.

Troisième technique : retourner les indécis, les passifs et les hésitants

Dans Mein Kampf, Hitler distingue entre le propagandiste proprement dit qui est de s’attirer des adeptes et l’agitateur qui est de capter des partisans et des affiliés au parti. Dans chaque opinion publique, il y a des « zones mobiles » que les propagandistes et les agitateurs cherchent à mobiliser ou à neutraliser mais on estime généralement à 10% le nombre de ceux qui résistent à la propagande et à 90% le nombre de passifs, d’indécis et d’hésitants qui sont par définition influençables et violables psychiquement et dont les mécanismes psychiques sont facilement accessibles à la suggestion émotionnelle. Si l’on essaie d’affiner un peu les choses, on peut dire que dans chaque propagande, il y a en réalité deux propagandes différentes selon qu’elles s’adressent au 10% ou au 90%.

Pour neutraliser les contestations et les oppositions à sa « réforme » des retraites, la propagande gouvernementale telle qu’elle transparaît dans les mass media vise justement à gagner une grande partie des indécis et des passifs qui ne savent plus sur quel pied danser et qui n’ont que des idées très vagues sur la question des retraites. On assiste déjà à une première action du plan de campagne du gouvernement, le vote précipité de la loi sur els retraites à l’Assemblée nationale et au Sénat et visant deux choses : d’une part, décourager et neutraliser psychologiquement les opposants et les récalcitrants, c’est-à-dire ceux qui manifestent aujourd’hui dans les rues et d’autre part, gagner le plus d’indécis possible à sa « réforme ». D’ailleurs, cette stratégie de sape psychologique commence à payer et à donner des résultats tangibles à juger par les derniers sondages d’opinions qui montrent une majorité des français sado masochistes qui sont d’accord pour travailler deux ans de plus. Mais les sondages peuvent avoir aussi deux significations contradictoires : ils peuvent donner une image fidèle à un instant de l’état de l’opinion publique en montrant en effet un net fléchissement de l’opinion en faveur de la « réforme » du gouvernement, dû à l’action corrosive de sa propagande politique mais ils peuvent être utilisés comme un outil de manipulation psychologique pour retourner une opinion publique hostile en tapant directement dans cette immense zone immobile de l’opinion, les indécis, les passifs et les hésitants.

FAOUZI ELMIR

Mots-clés, réforme des retraites, propagande, gouvernement