e premte, 26 nëntor 2010

ERIC CANTONA,LES BANQUES...ET LA REVOLUTION

CANTONA, LES BANQUES...ET LA RÉVOLUTION

Alors que les « sommités » intellectuelles et les philosophes de supermarché (Onfray, Bruckner, Ferry) font leur choux gras avec leurs thèmes racoleurs et vendeurs sur le mariage, la famille et le phallus, ironie de l’histoire, c’est un ancien footballeur, Eric Cantona, qui propose ses propres recettes pour « faire sauter » le système capitaliste. Eric Cantona qui appartenait à une corporation qui n'est pas réputée pour être un parangon de culture et d’intelligence, lance un pavé dans la mare en appelant les millions de grévistes et de manifestants d’opter pour d’autres méthodes plus efficaces pour faire entendre leur voix et pour défendre leurs revendications, retirer leur argent dans les banques et vider leurs comptes bancaires.

Ces propos d’Eric Cantona diffusés sur Internet en se tapant la tête non pas contre le ballon rond mais contre le mur l’argent, tombent à point nommé quand on sait avec quelle énergie et quel empressement les gouvernements européens s’emploient pour sauver aujourd’hui l’Irlande comme hier la Grèce d’une faillite annoncée et pour trouver les sommes qu’il faut pour renflouer les caisses des banques et des institutions financières. C’est tout l’honneur d’Eric Cantona de pointer du doigt le pouvoir de l’argent dans non sociétés actuelles mais à écouter attentivement ses déclarations, on se rend vite compte que ce n’est pas le nouveau Che qui est arrivé et qu’il est loin d’être Lénine, Mao ou Castro du XXIème siècle. Contrairement aux apparences trompeuses et à tous les commentaires qui circulent sur la toile et dans les mass media, Eric Cantona n’a nullement l’intention de chambouler le système en place ou de changer quoi que ce soit aux structures du système capitaliste et encore moins de faire la révolution. Quand on écoute bien ce que dit Eric Cantona, il n’est pas question d’envoyer aux oubliettes de l’histoire et de débarrasser les hommes et l’humanité toute entière d’un système où, deux siècles après, les hommes se demandent tous les matins en se levant comment ils vont pouvoir manger, et Cantona est bien placé pour le savoir, et comment ils vont se loger, en sachant que la nourriture et le logement sont les deux besoins basiques de tout être humain malgré les richesses colossales mais malheureusement accaparées par une poignée de profiteurs et d’exploiteurs. Ce que propose en fait Eric Cantona, ce n’est pas d’en finir une fois pour toutes avec un système destructeur et ravageur ayant ravalé les êtres humains au rang d’une simple marchandise mais de donner quelques idées aux syndicats et de suggérer de nouvelles méthodes et de nouveaux procédés plus efficaces que les manifestations festives et les défilés carnavalesques face à l’offensive du capital et des gouvernements en place qui servent ses intérêts.

Eric Cantona, malgré l’audace de ses idées et l’intérêt indéniable de ses déclarations publiques, se trompe lourdement sur le centre névralgique du système capitaliste qui n’est pas les banques mais la propriété privée des moyens de production, qui est la condition sine qua non de l’exploitation de la force du travail et de la production de la plus-value, de la reproduction simple et élargie du cycle de la production et de la consommation par la masse et le peuple des produits de la déchetterie industrielle. Les propos d’Eric Cantona auraient été plus crédibles s’il avait appelé les vrais producteurs de la plus-value, c’est-à-dire le monde du travail, à cesser le travail pendant 15 jours, trois semaines ou un mois comme en mai 68. Eric Cantona aurait mieux fait de se demander pourquoi, encore aujourd’hui, 42 ans après, le spectre de mai 68 continue à hanter le sommeil de la bourgeoisie, des capitalistes et des gouvernements qui leur sont inféodés. On ne sait pas si Eric Cantona a lu les affichettes placardées dernièrement par l’UMP et le Medef sur les murs des grandes villes durant les dernières grèves pour défendre la retraite à 60 ans, mais le slogan « stop les grèves » en dit long sur le centre névralgique du système capitaliste qui n’est nullement, contrairement à ce que croit Eric Cantona, les banques mais le lieu de travail, les usines et les entreprises, ces camps de concentration spécialement aménagés pour l’extorsion de la plus-value à tous ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre moyennant un salaire, cette fiction et cette supercherie qui font croire au salarié qu’il est payé à sa juste valeur alors que la fiche de paie n’a qu’un seul but: permettre à l’exploité de se soumettre à la dictature patronale et de se reproduire biologiquement pour revenir le lendemain sur le lieu de son exploitation.

FAOUZI ELMIR

Mots-clés : Eric Cantona, banques, révolution

e enjte, 4 nëntor 2010

LES TROIS LECONS DU MOUVEMENT SOCIAL EN FRANCE(1)

LES TROIS LEÇONS DU MOUVEMENT SOCIAL EN France(1)

La nouvelle loi sur les retraites en France a été votée le mercredi 27 octobre par « la représentation nationale » malgré une opinion publique majoritairement hostile à la « réforme » du gouvernement et des millions de manifestants et de grévistes qui battent le pavé depuis deux mois. Comme pour participer à la propagande politique, l’INSEE publie le jour même du vote de la loi sur les retraites, une étude faisant apparaître que les jeunes d’aujourd’hui vivront jusqu’à cent ans. Cela veut dire concrètement que même une retraite à 70 voire à 75 ans, la jeunesse actuelle aura une espérance de vie de 25 à 30 ans après la fin de leur vie professionnelle. Un autre hasard de calendrier, le jour même du vote de la loi sur les retraites, les mass media publiques et privées contrôlées par les groupes capitalistes et leur bras armé, l’État, passent en boucle le soi-disant message de Ben Laden menaçant les troupes françaises en Afghanistan, poussant le ministre de la police et de la répression, Hortefeux, à « rassurer » ses concitoyens sur les dispositifs policiers mis en place à cet effet. Nous n’avons pas attendu les « assurances » de Hortefeux, pour s’apercevoir que nous vivons enfin au sein d’un Etat policier qui recourt à la violence, à la répression et à toutes les formes d’intimidation physique et psychologique pour étouffer les germes de contestation et les conflits sociaux en cours .

Cela étant dit, les mouvements sociaux qui secouent actuellement la France mais aussi les autres pays capitalistes européens méritent d’être analysés et expliqués avec un regard critique et d’une façon posée loin de tout sentimentalisme stérile à bien des égards. Comme toujours dans pareilles circonstances, des zélotes, des illuminés et des rêveurs de tout genre commencent à voir dans les contestations sociales en cours le signe ou le début de grands bouleversements, prélude à la grève générale voire même à la révolution. Ceux qui croient que ces mouvements de contestation en France et en Europe annoncent des lendemains qui chantent et son porteurs d’espoir pour l’avenir en ont pour leurs frais, car leurs objectifs et leurs revendications n’ont rien de révolutionnaire et ils sont tout simplement dépourvus de toute perspective politique à moyen et long terme. Si l’on essaie de faire une analyse sociologique des manifestants et des grévistes qui battent le pavé en France et en Europe, on s’aperçoit qu’ils sont en majorité des hommes et des femmes ayant un emploi, qui sont des fonctionnaires et des salariés du secteur public jouissant d’une certaine sécurité de l’emploi et qui cherchent à défendre leur « bifteck », leur « part de gâteau », leurs avantages sociaux et leurs « droits acquis ». Par ailleurs, les syndicats ouvriers qui les représentent et qui les mobilisent, qui parlent en leur nom et qui sont considérés par le patronat et le gouvernement comme des « partenaires sociaux » sont des organisations réformistes, des « syndicats-maison », parfaitement intégrés dans un système capitaliste et participant au même titre que la bourgeoisie, les capitalistes et le gouvernement en place à la gestion des rapports de domination capitaliste. Rétrospectivement parlant, ces organisations de masse réformistes, partis politiques et syndicats ouvriers, c’est du pain béni pour la bourgeoisie et les capitalistes, car ce sont elles qui ont permis au système actuel de se maintenir, de se consolider et de se perpétuer. Au début hostile et parfois hésitants, la bourgeoisie, les capitalistes et les partis politiques qui les représentent avaient compris par la suite tout l’intérêt que représentent sur l’échiquier politique et dans les entreprises et les usines, d’organisations de masse réformistes, partis socialistes, sociaux démocrates, partis communistes qui ont été à l’origine de la dégénérescence et de la corruption du prolétariat et du mouvement ouvrier en optant pour la voie des réformes et le respect des « institutions » et de la « démocratie » et en se battant uniquement pour des objectifs purement bassement matériels, corporatistes et socioprofessionnels comme l’augmentation ses salaires ou la réduction du temps de travail etc. Autrement dit, l’intrusion du réformisme dans le prolétariat et le mouvement ouvrier a conduit à l’étouffement de conscience de classe des victimes de l’exploitation capitaliste en galvanisant leurs énergies non pas vers la destruction et l’abolition du système qui les oppriment mais vers des « réformes » qui, comme chacun sait, sont complètement inoffensives pour le système en place, car elles laissent intacts les rapports sociaux existants en créent un consensus mou, une collaboration de classe et une parodie de démocratie. La bourgeoisie et les classes dominantes dans les pays capitalistes n’ont donc rien à craindre pour le moment de leurs mouvements sociaux qui sont étroitement contrôlées et mis sous coupe réglée par des partis et des syndicats réformistes dont l’objectif est la défense d’intérêts catégoriels et corporatistes. Au risque de choquer plus d’un, les mouvements sociaux et de contestation en en France et en Europe sont des mouvements conservateurs et foncièrement réactionnaires, car ils ne cherchent pas à renverser et à abolir le capitalisme mais tout simplement à défendre bec et ongle un statu quo, des droits acquis et des avantages sociaux. Nous avons du mal à comprendre l’incohérence politique et idéologique de certains groupuscules d’extrême gauche à phraséologie révolutionnaire qui descendent dans la rue pour manifester et défiler côte à côte avec des syndicats et des partis politiques dont les objectifs et les revendications sont tout sauf révolutionnaire.

Des mouvements de contestation et les convulsions sociales France et partout ailleurs dans l’Europe capitaliste, on peut tirer trois grandes leçons. La première a trait à la mascarade électoraliste de la « démocratie » capitaliste, la seconde concerne la dégénérescence du mouvement ouvrier suite à sa contamination par le virus réformiste et la troisième porte sur la grande offensive menée par le capital contre le travail depuis le milieu des années soixante-dix du XXème siècle pour récupérer ce qu’il a dû céder dans d’autres circonstances sous la pression des événements et des guerres.

PREMIÈRE LEÇON : LA MASCARDE ÉLECTORALISTE DE LA « DÉMOCRATIE » CAPITALISTE

e shtunë, 16 tetor 2010

TONY BLAIR,CRIMINEL DE GUERRE BLING BLING

TONY BLAIR, CRIMINEL DE GUERRE BLING BLING

L’ancien premier ministre britannique, Tony Blair, était lundi soir l’invité de l’émission « Ce soir ou jamais » de Frédéric Taddei. Depuis qu’il s’est fait virer de son poste de premier ministre en 2007, son pote et compère, un autre criminel de guerre, Georges Bush lui a trouvé un autre job, celui de représentant du Quartat(ONU, US, Russie, UE) au Moyen Orient. Pour écrire ses « Mémoires », Blair a reçu une avance de 5,5 millions d’euros mais en fin spécialiste de la communication politique, il a décidé de faire donation de cette somme et de ses droits d’auteur à la légion royale qui aura la mission de construire un complexe sportif pour les blessés de guerre britanniques.

N’ayant pas encore lu les « mémoires » de Tony Blair, il est difficile de se faire une idée de l’argumentaire, mais on peut déjà, au vu de ce qu’on lit et entend par ci et par là, deviner quelques uns des moyens de défense et les « arguments » de fait et de droit avancés par ce criminel de guerre pour se dédouaner et pour se laver les mains tachées de sang. Nous ne parlerons pas de la légende fabriquée par les deux criminels de guerre, Bush et Blair, autour des ADM (armes de destruction massives) servant de prétexte à l’invasion de l’Irak en 2003. Ce qui nous intéresse ici, c’est plutôt la manière dont Blair entend se justifier aujourd’hui devant son opinion publique ainsi que sa prise de décision d’engager le Royaume uni à côté de l’armée américaine pour mener sa croisade colonialiste et impérialiste contre un pays riche en pétrole. Après la découverte par le monde entier de la supercherie et de l’imposture de la propagande anglo-saxonne sur les ADM irakiennes, Blair change de stratégie en recentrant désormais son discours sur l’urgence et la nécessité d’éliminer un Saddam Hussein qui constituait un véritable danger et pour ses voisins arabes et pour les autres pays de la région notamment Israël. La première question que l’on a envie de poser à Blair: qui représente aujourd’hui et a représenté hier le vrai danger pour le Moyen-Orient, Saddam Hussein ou l’entité sioniste implantée avec l’aide et la bénédiction des puissances impérialistes au début du XXème siècle, notamment avec le soutien du gouvernement de Sa majesté et la promesse Balfour de 1917? Pour peu que l’on se penche sur l’histoire de la région du Moyen-Orient depuis un siècle, on découvre que ceux qui sèment les troubles, la mort et la destruction et ceux qui constituent une menace potentielle et permanente pour la paix et la sécurité collective dans cette région du monde ne sont ni Saddam Hussein, ni son régime ni les pays arabes bien que leurs dirigeants participent indirectement aux complots permanents ourdis contre leurs peuples, mais les puissances impérialistes menées par les Etats-Unis, leurs satellites européens et leur base militaire et gendarme, l’entité sioniste. Evidemment, on ne peut pas reprocher à un dirigeant d’un Etat connu pour son passé colonialiste et impérialiste de se défendre et de justifier sa décision d’envahir les territoires d’un Etat souverain mais de là à dire que l’invasion de l’Irak était motivée par la volonté d’écarter un danger imminent représenté par le régime irakien de Saddam Hussein, il y a un pas à ne pas franchir car les turlupinades et les turpitudes de Blair ne trompent personne et ses élucubrations et affirmations péremptoires et à l’emporte-pièce ne résistent pas un seul instant à l’examen attentif.

Mais admettons que le régime de Saddam Hussein fût réellement un véritable danger pour ses voisins et pour la région du Moyen Orient, nous avons le droit de demander à Blair, Bush et leurs acolytes qui les a érigés en justicier et en juge du bien et du mal dans le monde. Pour châtier et punir les méchants et les hors-la-loi, il faut d’abord juger mais en vertu de quel droit divin ou humain, Blair, Bush et leurs acolytes jugent que tel individu, tel peuple ou tel régime est bon ou mauvais ? Blair évoque à l’appui de sa thèse les soi-disant valeurs propres à l’Occident qui sont la liberté et la démocratie et entre autres le droit de manifester en faisant allusion lors de son interview à la manifestation prévue le lendemain sur les retraites. Il est bien vrai que le droit de manifester existe depuis cent ans mais ce droit a été arraché par la force par les classes dominées et il n’a jamais été donné par le bon vouloir de la bourgeoisie et des capitalistes. De plus, le droit de manifester a montré son inefficacité à faire bouger les choses d’une façon significative puisque les structures du système et l’exploitation capitaliste sont restées intactes. En tout cas, si les manifestations changeaient l’ordre des choses, il y a belle lurette que le droit de manifester comme d’ailleurs les élections et le suffrage universel auraient été supprimés et abolis. Si on laisse les gens battre le pavé, c’est pour se défouler pendant quelques heures avant que tout rentre dans l’ordre. En cas de menace sérieuse sur l’ordre établi, ce sont aussitôt les moyens de répression qui prennent le dessus et l’armée et la police sont là pour veiller au grain.

Mais admettons une fois encore avec Blair que l’Occident possède ses propres valeurs incarnées par la liberté et la démocratie mais qui a dit que ces valeurs là sont supérieures aux valeurs d’autres sociétés et pourquoi il faut les imposer par les armes et le feu, par les guerres, la force et la violence aux autres peuples de la planète ? En réalité, Blair, Bush et leurs acolytes se considèrent comme de nouveaux messies à qui incombent la responsabilité de recréer un monde nouveau régi par les valeurs de l’Occident. Mais ce messianisme et ce manichéisme qui ont conduit Blair, Bush et leurs acolytes à envahir l’Afghanistan et l’Irak ne datent évidement pas d’aujourd’hui et ne concernent pas tel dirigeant politique ou tel autre, ils font partie intégrante de ce fonds mythologique propre aux « élites » de l’Occident capitaliste, colonialiste et impérialiste qui se considèrent comme appartenant à cette « race des seigneurs » chère à Adolf Hitler et qui se croient investis d’une mission providentielle pour apporter la lumière, la science et la civilisation, à des peuples et à des races « inférieures », à des barbares, les « peaux rouges », « peaux noires » etc. Le messianisme d’un Blair ou d’un Bush n’a donc rien à envier à celui d’un Stuart Mill, d’un Churchill, d’un Cecil Rhodes, d’un Truman, d’un Thomas Paine, d’un Georges Washington, d’un Théodore Roosevelt, d’un Ronald Reagan ou d’un Bill Clinton. Tous ces illustres personnages ont cru à un moment donné qu’ils étaient les nouveaux messies envoyés par la Providence pour combattre le mal sur la terre et pour débarrasser l’humanité de tous ces méchants.

RECONVERSION DU CRIMINEL DE GUERRE DANS LES AFFAIRES

S’il y avait une justice internationale digne de ce nom et non pas une parodie de justice taillée sur mesure par les Etats capitalistes et l’impérialisme américain, Tony Blair, comme Georges Bush, Aznar, Berlusconi, auraient dû être traduits devant un tribunal pénal international pour être jugés comme criminels de guerre après l’invasion de l’Irak en mars 2003. Nous disons une justice internationale taillée sur mesure, car les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ne se sont pas gênés pour établir le tribunal de Nuremberg appelé à juger les crimes du régime nazi. Quand il a fallu punir Milosevic, Karadzich, Mladic etc., les Etats-Unis et leurs satellites européens se sont empressés pour créer le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Pour mettre fin à la présence syrienne au Liban, les Etats-Unis avec le soutien du gouvernement français ont instrumentalisé la justice internationale en créant sur mesure un Tribunal pénal spécial pour rechercher et juger les tueurs de l’ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri. Pour punir certains Chefs d’État du sud qui n’obéissent pas à l’œil et au doigt, les Etats-Unis et leurs satellites n’ont pas hésité à recourir aux lois de compétence universelle mais quand il s’est agi de faire justice aux victimes palestiniennes et irakiennes, les parlements de certains États européens comme l’Espagne et la Belgique se sont dépêchés d’abroger ou du moins de restreindre les domaines de compétence universelle. Pour juger les bourreaux et les criminels de guerre des victimes palestiniennes et irakiennes, il n’y a plus de justice internationale ni tribunaux pénaux internationaux pour le punir et pour les châtier et il n’est question ni d’« Etat de droit » ni de « droits de l’Homme » , cette parole divine qui a remplacé les Ecritures saintes du Moyen Âge. Les victimes palestiniennes et irakiennes doivent passer pour pertes et profits.

Contre le criminel de guerre, Tony Blair, toutes les tentatives pour le juger en tant que tel ont jusqu’ici échoué grâce à l’ostracisme de l’establishment militaire et politique britannique qui est largement compromis dans l’invasion militaire de l’Irak. Certaines déclarations publiques faites par Blair montrent clairement que ce qui a motivé ce dernier et son gouvernement n’est pas la possession par Saddam Hussein des armes de destruction massive mais une volonté délibérée de le renverser et de changer son régime. Cela veut dire concrètement que Blair et le gouvernement britannique avaient délibérément planifié et déclenché une guerre d’agression contre un autre Etat et cela suffit amplement à constituer une preuve suffisante pour diligenter des poursuites pour crimes de guerre contre non seulement Blair mais contre ceux qui ont participé à un degré ou à un autre aux opérations militaires contre l’Irak. Or, non seulement rien n’a été fait pour juger Blair et ses compères pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, mais la direction du parti travailliste et le gouvernement ont fait bloc et œuvré pour restreindre les domaines d’application des lois et de la jurisprudence de compétence universelle.

Non seulement, le criminel de guerre Tony Blair n’a nullement été inquiété mais il est devenu un multimillionnaire depuis qu’il a quitté son poste de premier ministre en 2007. Au lieu de croupir derrière les barreaux dans une cellule de prison dans l’attente d’être jugé comme criminel de guerre, Tony Blair mène une vie royale, de star et de bling bling comme son alter ego Sarkozy. Blair pèse aujourd’hui, trois ans après son départ du 10 Downing street, quelque dix-huit millions d’euros et ce n’est qu’une estimation, car cette maudite somme de 18 millions d’euros concerne uniquement le parc immobilier du couple Blair qui possède cinq maisons et appartements dont la résidence principale à Londres évaluée à 4,5 millions d’euros, à Bristol, dans la campagne anglaise, une maison pour chacun de ses fils. Blair a en outre créé une société de consultant au Moyen Orient dont la structure reste très opaque bien que légale et qui lui rapporte 2,4 millions d’euros annuels. Pour remercier Blair pour sa guerre irakienne, la banque américaine JPMorgan Chase lui trouve un job de consultant rémunéré 2,4 millions d’euros par an. Il faut rappeler que la banque Morgan Chase a largement profité des retombées économiques de la guerre d’Irak puisqu’elle gère la Trade Bank of Irak(Banque commerciale de l’Irak). Dans la foulée, une autre banque fait appel aux services de Blair, la banque suisse Zurich Financial qui le rétribue 500 000 livres sterling par an. Chaque apparition publique de Tony Blair(galas, conférences huppées etc) lui rapporte environ 120 000 euros et le Telegrah de Londres à chiffré à 11 millions d’euros ce business. Ce n’est pas tout. Tony Blair est devenu un consultant près du groupe LVMH, propriété du milliardaire français, Bernard Arnault qui le rétribue avec un salaire à « six chiffres ». Depuis trois ans, le salaire de Blair s’élève à quelque 15 millions de livres, un chiffre qui fait jaser et qui laisse pantois plus d’un. Jusqu’ici, Tony Blair a eu beaucoup de chance et il n’en espérait sûrement pas tant. Comme quoi la solidarité entre les exploiteurs et les criminels de guerre est sans faille. Pendant ce temps là, les vicitmes palestiniennes, irakienes et afghanes gisent dans le silence des cimetières. À quand un tribunal pénal international pour juger les criminels de guerre en Palestine, en Irak et en Afghanistan?

FAOUZI ELMIR

Mots-clés: Blair, guerre, Irak, crimes.

e martë, 12 tetor 2010

RETRAITES(2 ANS FERME): COMMENT LA PROPAGANDE MANIPULE-T-ELLE L'OPINION?

RETRAITES(2 ANS FERME) :
COMMENT LA PROPAGANDE MANIPULE-T-ELLE L’OPINION ?

La propagande est un phénomène trop subtil pour être vu et observé à l’œil nu mais les remous actuels autour de la question des retraites en France laissent entrevoir quelques-unes des techniques auxquelles recourent les propagandistes pour parvenir à leur fin : faire accepter par la majorité des français l’allongement de l’âge des retraites de 60 à 62 ans. Pour y parvenir, le gouvernement met en place un plan de campagne visant à agir en profondeur sur le psychisme humain en enfonçant à coup de marteau quelques idées très simples et des formules tranchantes et concises. C’est le principe même des réflexes conditionnés.

Première technique : suggérer la peur

Quelques jours avant chaque manifestation sur les retraites, on assiste dans les mass medias contrôlées par l’État et les groupes capitalistes à une campagne d’envergure de martelage selon le principe bien connu « au secours, on coule ». Le thème de la propagande politique du gouvernement vise à accréditer l’idée que le régime actuel est menacé et il se trouve dans une situation irrémédiablement compromise si rien n’est fait dans ce sens. La première technique du propagandiste consiste d’abord à semer la panique dans le corps social et à créer un état de psychose collective dans l’opinion. Cette stratégie de la peur n’est qu’une première étape qui prépare l’étape suivante: faire accepter par l’opinion le plan de la « réforme » des retraites du gouvernement, c’est-à-dire l’allongement de l’âge des retraites de 60 à 62 ans comme une nécessité absolue pour sauver ce qui peut être sauvé avant qu’il ne soit trop tard. Nous avons déjà une première idée de ce qu’est le premier travail du propagandiste, suggérer d’abord la peur avant d’entrevoir l’issue de la situation dangereuse et de proposer d’atteindre la sécurité par les moyens suggérés.

Deuxième technique: amoindrir le nombre des manifestants

À la fin de chaque manifestation, on a pu remarquer qu’une intense bataille de chiffres s’engage entre les organisations syndicales et le gouvernement. Pour les premières, il y a 1 500 000 manifestants et pour le second il en y trois fois moins. À première vue, cette question de chiffrage du nombre des manifestations est d’une banalité déconcertante et elle relève plutôt de la chicane ou du simple verbalisme. Nous avons cependant tort de sous estimer ou d’esquiver cette question de chiffrage du nombre des manifestants qui n’est pas seulement un problème de chiffres mais, mine de rien, elle fait partie de la complexe machinerie qu’utilise la propagande politique pour manipuler psychologiquement les groupes cibles. Les chiffres de la police qui sous-estiment le nombre des manifestants dans les rues se révèlent en réalité comme une arme psychologique d’une redoutable efficacité car leur diffusion dans le public et les mass media a pour effet immédiat de décourager les syndicats et les manifestants eux-mêmes mais aussi et surtout de dissuader tous ceux qui sont tentés de se mobiliser et de participer aux prochaines manifestations. Personne n’est dupe, la police, par ses chiffres bidonnés, participe à la mise en œuvre du plan de campagne et de la propagande du gouvernement en essayant de créer un état de lassitude et de découragement parmi les irréductibles et les jusqu’au-boutistes mais aussi de gagner les indécis et les passifs et généralement de tous ceux qui sont facilement manipulables et violables psychiquement.

Troisième technique : retourner les indécis, les passifs et les hésitants

Dans Mein Kampf, Hitler distingue entre le propagandiste proprement dit qui est de s’attirer des adeptes et l’agitateur qui est de capter des partisans et des affiliés au parti. Dans chaque opinion publique, il y a des « zones mobiles » que les propagandistes et les agitateurs cherchent à mobiliser ou à neutraliser mais on estime généralement à 10% le nombre de ceux qui résistent à la propagande et à 90% le nombre de passifs, d’indécis et d’hésitants qui sont par définition influençables et violables psychiquement et dont les mécanismes psychiques sont facilement accessibles à la suggestion émotionnelle. Si l’on essaie d’affiner un peu les choses, on peut dire que dans chaque propagande, il y a en réalité deux propagandes différentes selon qu’elles s’adressent au 10% ou au 90%.

Pour neutraliser les contestations et les oppositions à sa « réforme » des retraites, la propagande gouvernementale telle qu’elle transparaît dans les mass media vise justement à gagner une grande partie des indécis et des passifs qui ne savent plus sur quel pied danser et qui n’ont que des idées très vagues sur la question des retraites. On assiste déjà à une première action du plan de campagne du gouvernement, le vote précipité de la loi sur els retraites à l’Assemblée nationale et au Sénat et visant deux choses : d’une part, décourager et neutraliser psychologiquement les opposants et les récalcitrants, c’est-à-dire ceux qui manifestent aujourd’hui dans les rues et d’autre part, gagner le plus d’indécis possible à sa « réforme ». D’ailleurs, cette stratégie de sape psychologique commence à payer et à donner des résultats tangibles à juger par les derniers sondages d’opinions qui montrent une majorité des français sado masochistes qui sont d’accord pour travailler deux ans de plus. Mais les sondages peuvent avoir aussi deux significations contradictoires : ils peuvent donner une image fidèle à un instant de l’état de l’opinion publique en montrant en effet un net fléchissement de l’opinion en faveur de la « réforme » du gouvernement, dû à l’action corrosive de sa propagande politique mais ils peuvent être utilisés comme un outil de manipulation psychologique pour retourner une opinion publique hostile en tapant directement dans cette immense zone immobile de l’opinion, les indécis, les passifs et les hésitants.

FAOUZI ELMIR

Mots-clés, réforme des retraites, propagande, gouvernement